Où il est question de trains, d’éternuements et de jambes...
Amis lecteurs, à l’heure où vous me lisez, je roupille dans un Corail, à destination d’un week-end de RE-POS ! Mais comme janvier 2008 a décidé de ne pas me laisser en paix plus de trois jours d’affilée, je vais enchaîner par une conférence, dans un autre coin de la France...
Au moment où je prépare ce billet, je ne sais pas si j’aurai le temps de préposter quelques billets pour la semaine prochaine. Dans le doute, on va dire que ce sera la surprise.
Hem... O_o
Quoi qu’il en soit, je serai très heureux de lire vos commentaires à mon retour, début février :)
Pour l’heure, je vous propose un petit conte que j’ai réalisé pour le blog ‘Fanes de carottes’, à l’occasion du Jeu d’Atchoum.
Le principe est simple : il s’agit de choisir un souhait dans une liste et de l’exaucer !
Les souhaits se présentent sous forme de petits libellés qui ressemblent furieusement à des requêtes d’internautes égarés sur la toile ! Pour exaucer les souhaits, les joueurs doivent proposer de petites histoires illustrées qui répondent à ces requêtes.
Pour ma part, j’avais choisi le souhait ‘Jolie jambe secrétaire’...
...et voici les éclaircissements que j’apporte à cette bien mystérieuse énigme :
oO ~ Oo
Les jolies jambes des secrétaires
Quelle belle histoire que celle des jolies jambes des secrétaires qui peuplent nos bureaux et nos salles de réunion ! Mais que de batailles et de combats ont dû livrer les stylistes pour que l’on puisse aujourd’hui admirer ces formes élégantes et galbées.
L’histoire est plus ancienne que l’on croit, et il faut remonter au XVIIème siècle et à la cour du Roi Soleil pour comprendre les phénomènes de mode et l’émancipation des moeurs qui ont accompagné cette révolution plastique.
Alors que les armées de France triomphent aux portes du royaume et que toutes les cours d’Europe pâlissent d’envie devant le flamboyant palais de Versailles, le roi Louis XIV a du mal à contenir la frustration qui l’envahit à chaque fois qu’il met les pieds à la compta pour boucler le budget de sa teuf mensuelle au Grand Trianon.
« Quel gâchis » se lamentait en effet le roi en quittant le secrétariat de la belle Clotilde, qu’il avait promue vicomtesse de la Macquereau d’Excelle, dans le secret espoir de l’honorer bientôt d’une manière plus royale. En attendant ce jour béni, Louis convoqua le styliste du palais – que nous appellerons Roberto pour les commodités du récit – et lui fit part de ses contrariétés.
Et Roberto s’en retourna dans son atelier.
Pendant sept jours et sept nuits, il fit valoir toute l’étendue de son talent : manier le ciseau, expérimenter les textures, faire chanter les couleurs et révéler les formes, rien n’avait de secret pour le talentueux styliste milanais.
Autres temps, autres moeurs, les deadlines furent respectées scrupuleusement : Louis reçut en temps et en heure le somptueux costume avec lequel il ouvrirait le bal, et s’en para majestueusement pour rejoindre Roberto à la compta et découvrir les jolies jambes de ses secrétaires.
Roberto présenta à Louis le fruit de son labeur : en troquant l’austère orthodoxie des jambes par des courbes généreuses et galbées, il venait d’écrire une nouvelle page des Arts Décoratifs.
Le style rococo était né.
Il va sans dire que Roberto fut viré.
oO ~ Oo